A l'identique des registres paroissiaux, les évaluations ou
recensements de population permettaient de bien ou mieux connaître le
nombre d'individus existant à un moment donné dans son royaume ou son
État. Ce besoin d'information répondait principalement un objectif fiscal.
Avant la Révolution, des évaluations ont été réalisées à partir des foyer
familiaux (les feux) ou des paroisses (sous St-Louis, Charles VI, Charles
VIII), de l'état des provinces (Colbert) ou des mémoires des intendants (XVIIIème
siècle).
La loi du 22 juillet 1791 prévit un recensement que Lucien Bonaparte,
frère de Napoléon, et Chaptal organisèrent en 1801. On recensa plus de 33
millions d'habitants sur les 98 départements de l'époque, dont 27,35 sur
le territoire attribué à la France après le traité de 1815.
On décida à partir de ce premier recensement d'après Révolution, que la
périodicité serait quinquennale avec établissement dans les années à
terminaison 1 ou 6.
Il est à noter que les listes établies en 1806, 1820 et 1826 sont
parfois incomplètes et assez souvent absentes ou disparues :
-
Les listes de 1806 indiquent pour les individus de chaque foyer,
la profession, la situation de famille, l'âge et l'alphabétisation.
-
Les listes de 1820 se limitent à des tableaux donnant le chiffre
global des garçons, filles, hommes mariés, femmes mariées, veufs,
veuves et militaires aux armées.
-
Les listes de 1826 ne fournissent que le chiffre global de la
population en 1822 et celui de 1826, avec le chiffres des naissances
et des décès survenus entre ces deux dates.
Pour cause de guerre, le recensement initialement prévu en 1871 a été
repoussé à l'année suivant et que les recensement de 1916 et 1941 ont été
purement annulés. Après 1945, on pensait pouvoir se limiter à une cadence
décennale grâce aux enquêtes par sondage mais on constata dès l'année
suivante que cela n'était pas applicable. Depuis nous avons eu des
recensements en 1954, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999.
Le tableau qui suit vous rappelle les éléments contenus dans chacune des
listes nominatives dressées entre 1831 et 1936.
La lecture de ces
documents sont riches d'enseignement tant pour la généalogie ascendante
que descendante.
L'un des aspects principaux que j'ai personnellement apprécié, c'est
l'indication du lieu et de l'année de naissance des recensés en 1872, 1876
et à partir de 1906. Rien de mieux pour débloquer des pistes en l'absence
d'information dans les actes dans cette période où les mouvements
migratoires ont été très importants.
Particularité de Paris :
Malgré le caractère obligatoire du recensement, Paris en a été
dispensée jusqu'en 1926 pour cause de lourdeur d'une telle opération
dans une ville aussi peuplée, se limitant aux états numériques jugés
amplement satisfaisants.
Pour bénéficier d'une relative équivalence avant cette date, le
chercheur doit se retrancher sur les listes électorales réalisées à
partir de 1848 (attention
: seul les hommes de plus de 21 ans y figurent et les femmes n'y firent
leur apparition qu'à partir de 1946).
D'autres possibilités existent (liste non exhaustive) :
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La consultations des communes limitrophes pour les résidents des
rues qui se prolongent hors de Paris.
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Quelques annuaires professionnels et répertoires d'adresses.
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Des listes nominatives constituées dans certains cas bien précis :
secours, distinctions, etc.
-
Les rôles de contributions foncières et mobilières : ils couvrent
la période allant de 1791 à 1800 pour Paris et les communes
limitrophes. Malheuseument leur but était strictement fiscal et non
démographique.
-
Les rôles de taille sous l'Ancien Régime (limités aux chefs de
famille).